Dernières actualités avec #réformes structurelles


Le Figaro
20-07-2025
- Business
- Le Figaro
Déficit : la France n'est pas menacée d'une mise sous tutelle du FMI, estime Pierre Moscovici
Le premier président de la Cour des comptes estime toutefois qu'il est urgent d'agir pour assainir les finances publiques et réduire la dette. «Je ne crois pas que la France soit menacée de mise sous tutelle .» Le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a estimé, dans un entretien au Parisien ce samedi 19 juillet, que «les dangers qui nous menacent suffisent» à nous pousser à agir pour redresser les finances publiques sans qu'il ne soit «nécessaire de faire peur avec la menace du FMI». «La France n'est pas la Grèce de 2009-2010 !» Quelques jours après la présentation par François Bayrou d'un plan d'économies pour le budget 2026, Pierre Moscovici a affirmé que la France risque, selon lui, «l'étranglement de l'action publique par l'excès de la charge de la dette» et «la dégradation de nos conditions de financement sur les marchés». «Ce qui compte, ce sont les réformes structurelles. C'est toute la différence entre l'austérité et le sérieux : la France a le choix entre un effort volontaire maintenant et l'austérité subie demain.» Publicité 44 milliards d'euros d'économies à trouver Les Français «sont prêts à faire un effort collectif» mais «ils ne le sont pas forcément à consentir un effort individuel», relève le premier président de la Cour. Pour Pierre Moscovici, «quelle que soit la composition des mesures» qui seront finalement retenues, il faudra arriver à 44 milliards d'euros d'économies, «car le paiement des intérêts de la dette est la dépense publique la plus bête de toutes». «Nous consacrons chaque année 67 milliards d'euros d'intérêts au remboursement de cette dette», qui pourrait atteindre 3500 milliards d'euros en fin d'année, selon Pierre Moscovici. «C'était une petite trentaine (de milliards) en 2021, et cela sera peut-être 100 milliards d'euros avant la fin de la décennie. Cela ne peut pas continuer comme cela», estime-t-il. François Bayrou a présenté mardi une cure budgétaire de 43,8 milliards d'euros pour 2026, avec la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites, immédiatement décriée par les oppositions qui menacent de censure au parlement. Le premier ministre a indiqué samedi se donner «deux mois» pour mettre un point final à ce plan.


Le Figaro
18-07-2025
- Politics
- Le Figaro
Charles Consigny : «Le temps de la tronçonneuse est venu»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Les orientations budgétaires de François Bayrou présentent quelques efforts louables mais elles semblent à des années-lumière des réformes structurelles nécessaires pour réduire le déficit public, argumente l'avocat. Charles Consigny est avocat. Il a été candidat Les Républicains aux élections législatives. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Le premier ministre François Bayrou a présenté mardi 15 juillet les orientations budgétaires pour réduire le déficit public, derrière un pupitre sur lequel était inscrit : «Le moment de vérité». La vérité, chacun la connaît : les dépenses de notre secteur public sont plus élevées que ses recettes, lesquelles reposent sur des prélèvements obligatoires qui sont déjà les plus importants au monde, et malgré cela le pays ne va pas bien, ce qui montre, s'il était besoin, que ça n'est pas en augmentant toujours plus les dépenses publiques que l'on fait le bonheur et le succès d'une nation. Publicité Si le budget Bayrou présente quelques efforts louables, il semble fondamentalement très difficile, presque existentiel, aux décideurs publics d'imaginer de réduire ces dépenses. L'homme politique, le haut fonctionnaire et le syndicaliste passent sur le mode «erreur 404» dès lors qu'il est question de raboter tel ou tel budget voire, pire, de renoncer à l'administration de telle ou telle activité par l'État. La pente soviétique sur laquelle est engagée la France depuis la présidence de François Mitterrand semble impossible à remonter, et nous voit glisser toujours plus vers cette folie qui voudrait que le secteur public prenne en charge de tous les domaines de notre existence – c'est ainsi, par exemple, qu'à La Rochelle, c'est la collectivité qui fournit désormais la crème solaire. À lire aussi Budget 2026 : en quoi consiste l'«année blanche» annoncée par François Bayrou ? François Bayrou a raison d'annoncer une revue des agences de l'Etat, dont il est désormais clair pour tout le monde qu'un certain nombre d'entre elles ne servent tout simplement à rien et font doublon avec des ministères. Le temps est venu de les supprimer, purement et simplement. Imagine-t-on qu'il existe encore une Commission nationale du débat public (CNDP), dotée d'un budget annuel de 4 millions d'euros ? Des régimes de retraite dérogatoires à la SNCF, à la RATP, à la Banque de France, qui coûtent plus de 8 milliards d'euros par an ? Qu'on ne peut pas toucher à un centime de l'Aide personnalisée au logement (APL), qui coûte 7 milliards d'euros par an, alors que son seul résultat, de toute évidence, est de faire augmenter les loyers qu'elle finance ? Nous avons, nous aussi, notre nomenklatura, des gens qui perçoivent plus de 20 000 euros nets par mois sur fonds publics, outre de nombreux avantages en nature. Est-ce normal ? Est-ce moderne ? Il est en revanche éloquent que, s'agissant du budget de la sécurité sociale, on ne parvienne, dans le contexte de «grave crise» dont le gouvernement s'alarme, qu'à «ralentir la hausse» du budget de la sécurité sociale… N'y a-t-il pas vraiment aucun moyen, a minima, de geler ce budget qui semble littéralement hors de contrôle ? En Argentine, la croissance est revenue. Celui que la gauche – et notamment la gauche et l'intelligentsia françaises – présentait comme un «fasciste» a réussi à sortir son pays de la spirale mortelle dans laquelle il était engagé. Que ne s'inspire-t-on davantage de Javier Milei ? À son arrivée au pouvoir, il avait licencié un tiers des hauts fonctionnaires. Nous avons, nous aussi, notre nomenklatura, des gens qui perçoivent plus de 20 000 euros nets par mois sur fonds publics, outre de nombreux avantages en nature. Est-ce normal ? Est-ce moderne ? Ou est-ce le fruit d'une résignation insupportable de nos dirigeants ? Édouard Philippe, encore favori de la prochaine élection présidentielle, n'a pas eu tort de dire qu'il faudrait «travailler plus longtemps dans la semaine, dans l'année et peut-être dans la vie». Supprimer enfin les 35 heures et aligner tout le monde sur un régime de retraite raisonnable sera effectivement sans doute plus utile et plus juste – plus juste notamment pour les gens qui travaillent, éternelles vaches à lait du système français – que de supprimer deux jours fériés. Mais travailler plus sans réformer l'État, ce sera injuste. Cette machine folle doit faire autant d'efforts que les citoyens qu'elle sert si le pays tout entier veut se relever.